Le Siège de Londres : Et autres nouvelles
Pour accompagner le roman de David Lodge qui nous met en bouche l’œuvre de Henry James voici trois longues nouvelles de cet immense auteur datant de la première période majeure, dite « internationale », qui correspond à l’installation définitive de Henry James à Londres.
Le Siège de Londres (1883) met en scène une aventurière américaine originaire de Californie, qui fortune faite grâce à ses nombreux divorces, part à la chasse au mari dans les hautes sociétés européennes. Un Américain cosmopolite, au fait de ses frasques, la reconnaît à Paris lors d’une matinée à la Comédie-Française. Mais il reste discret lorsqu’un peu plus tard il la retrouve à Londres prête à épouser un jeune lord. Car la morale jamesienne penche en faveur de cette arriviste vulgaire mais courageuse en butte aux us et coutumes d’une aristocratie cupide, railleuse et méprisante.
Madame de Mauves (1874) raconte l’histoire d’un mariage mal assorti entre une Américaine vertueuse, Euphémia de Mauves et un aristocrate parisien dépravé. Une histoire vue à travers le regard d’un jeune Américain séduit par le charme de Madame et scandalisé par le cynisme de son époux. Or Euphémia va se révéler quasi meurtrière dans sa froideur et sa rigidité. Son époux se suicide. L’évocation brillante et sans pitié des comportements de l’aristocratie parisienne rappelle Balzac et, plus encore, annonce Proust.