Dégâts des eaux
John Archibald Dortmunder, l’infortuné voleur à la triste figure, est de retour après les tribulations de Mauvaises nouvelles (Rivages/Thriller, 2002). Alors qu’il revient chez lui à l’aube, après un cambriolage raté (qui a dit « un de plus » ?), il découvre avec effroi que son appartement est occupé par un vieux compagnon de cellule dont tout le monde croyait – et espérait – qu’il resterait en prison à vie.
Le dénommé Tom Jimson (saluons les amateurs de contrepèteries) a besoin de l’aide de Dortmunder. Trente ans plus tôt, avant de se retrouver derrière les barreaux pour un long séjour, Tom a réussi un très gros coup dont le produit a été enterré dans une petite vallée. Hélas, pendant qu’il était nourri et logé aux frais de l’État, les autorités en ont lâchement profité pour transformer la vallée en réservoir. Résultat, le butin gît désormais sous un mètre de boue et vingt mètres d’eau. Mais Tom a un plan… radical : faire sauter le barrage, quitte à inonder la campagne environnante, pour assécher la vallée et récupérer ainsi l’argent. Confusément, Dortmunder se dit qu’il devrait peut-être trouver une autre idée. Il sera aidé en cela par ses inévitables (à proprement parler) amis, Andy Kelp, Stan Murch et Tiny Bulcher, auxquels va se joindre un génie de l’informatique, forcément excentrique, dont la première idée « lumineuse » consiste à faire s’évaporer l’eau grâce à un gigantesque rayon laser.
Maintenant que Dortmunder a décidé de se mouiller, les plans vont se succéder, au même rythme que les échecs (on s’en doutait), de plus en plus insensés et hilarants. Dégâts des eaux ou l’histoire du fric dans la vallée est la preuve incontournable que Westlake est comme Dortmunder : il n’hésite pas à se lancer de grands défis. La différence, c’est que Westlake, lui, est toujours gagnant.