Chambre noire
La photographe Johanna Hall a hérité de l’appartement de son oncle Jacob à Göteborg. Dans ses affaires, elle découvre une série de photographies et un journal rédigé en code, qu’elle finit par déchiffrer. Le journal la ramène à Londres en 1905 ; à cette époque, Jacob fut mêlé à une macabre histoire, alors qu’il était l’apprenti du photographe Herbert Burrows.
Décidée à en apprendre davantage sur la jeunesse de son oncle, Johanna embarque pour l’Angleterre. Elle se rend au 17 Lansdowne Road, siège de la Société théosophique de Londres. Au début du XXe siècle, la maîtresse des lieux, Annie Besant, et l’aristocrate russe Helena Blavatsky y tenaient des séances auxquelles participaient des célébrités tels W.B. Yeats ou George Bernard Shaw. Parmi les habitués de Lansdowne Road, on compte le révérend Leadbeater ; ce dernier s’intéresse à la photographie car il y voit "un moyen de réunir le corps et l’âme". Il va entraîner Burrows dans d’inquiétantes "expériences " qui déboucheront sur un scandale.
En suivant les documents laissés par Jacob, Johanna revisite des lieux marqués par le drame et voit, au fil de son enquête, se dessiner une terrible vérité.
Eva-Marie Liffner brosse le portrait de Londres sous le règne d’Edouard VII, une ville dont les bas-fonds n’ont rien à envier à ceux que dépeignit Dickens. En cet été caniculaire de 1905, défilent les grandes figures artistiques et littéraires de l’époque aux côtés d’un peuple de marins, ouvriers, chômeurs, prostituées et enfants des rues. Érudit, énigmatique, envoûtant par son atmosphère imprégnée d’ésotérisme, dénonciation d'une Angleterre où la prospérité voisine avec la misère la plus noire, réflexion émouvante sur les lieux et les supports de la mémoire, ce premier roman est d’une exceptionnelle richesse.