Rendez-vous dans le 18e
Comme un certain nombre de Noirs américains, Ricky Jenks a quitté les États-Unis pour s’installer à Paris. Il est pianiste de jazz et subsiste en jouant dans une crêperie de Montmartre. Il se sent chez lui dans le 18e arrondissement avec Fatima, sa compagne du moment. Pour lui, l’Amérique c’est fini. Il ne retournera pas dans ce pays où il a connu une terrible humiliation, une blessure jamais refermée : le jour de son mariage, il avait vainement attendu sa future femme. Elle était partie filer le parfait amour avec Cash Washington, son propre cousin, un riche médecin arriviste et sans scrupules.
Or voici que huit ans plus tard, le cousin Cash débarque à Montmartre. Affolé, aux abois, il a perdu de sa superbe. Il a aussi perdu son épouse. Pas l’ex de Ricky, mais une beauté nommée Serena qui a pris la fuite après une violente dispute avec lui et se trouverait à Paris. Pour localiser Serena, Cash compte sur Ricky. Et comme si cela ne suffisait pas à perturber sa vie de pianiste sans histoires, un travesti est assassiné dans le hall de son immeuble, la police le soupçonne… Il n’en faut pas plus pour que le tranquille Américain se retrouve entraîné dans un vrai roman policier.
Jake Lamar a situé l’action de ce roman dans le 18e arrondissement où lui-même vit depuis bientôt quinze ans. Son humour, son regard décalé et sa finesse d’observation sont ici au service d’une intrigue riche en rebondissements. Comme dans Le Caméléon noir et dans Nous avions un rêve, on s’attache à ses personnages de la première à la dernière page.
Échappant aux clichés appuyés de " l’Américain à Paris ", Jake Lamar privilégie la vision de l’immigré parmi d’autres immigrés et nous offre une émouvante réflexion sur l’exil.