Tijuana mon amour
Après Crimes en série (Rivages/Noir n° 388) et Destination Morgue (Rivages/Noir n° 595), ce troisième recueil de textes courts de James Ellroy rassemble des articles et nouvelles publiés par le magazine américain GQ entre septembre 98 et juillet 2002, et deux longues nouvelles policières inédites.
« C’est une balade nostalgique à travers les années lycée de James Ellroy, les copains de classe et les filles dont on tombe amoureux, avec en toile de fond les menaces de guerre nucléaire et l’élection présidentielle de 1963. C’est aussi l’histoire d’une réunion d’anciens élèves - les mêmes, désormais quadragénaires - qui revisitent leur passé commun. » Let’s Twist Again
« Avec la minutie qu’il apporte toujours à ce genre d’enquête, Ellroy fait ici le compte rendu d’une affaire criminelle de 1963. Comment est morte Karyn Kupcinet, fille d’un célèbre animateur de radio, elle-même actrice de série télévisées, obsédée par son apparence physique et par ses problèmes de poids, angoissée par ses amours tumultueuses ? Meurtre, accident, suicide ? Ellroy explore toutes les pistes, et nous décrit l’itinéraire troublant d’une autre Karyn, de 20 ans plus jeune, et nièce de la première. » La jungle du glamour
« Portrait signé Ellroy du District Attorney de Los Angeles Steve Cooley. Après avoir retracé la carrière du personnage, Ellroy prédit que Cooley pourrait bien rester dans l’histoire des États-Unis comme l’un des plus grands pourfendeurs du crime. » Le D.A
Les trois premières ont pour héros et narrateur Danny Getchell, le rédacteur en chef de la gazette à scandales L’Indiscret. Toujours à la recherche de sujets croustillants pour satisfaire ses lecteurs, Getchell fourre son nez partout et finit par mener l’enquête sur quelques affaires qui furent célèbres dans les années 50. Dans ces histoires, les personnages de fiction côtoient des figures historiques. L’Indiscret nous apprend la vérité sur la mort de Johnny Stompanato, l’amant de Lana Turner, et on y croise Rock Hudson et le gangster Mickey Cohen. Tijuana, mon amour nous montre Frank Sinatra et Sammy Davis Junior dans une équipée rocambolesque, et La panique que je sème met en scène le préfet de police de L.A. William Parker et l’acteur Jack Webb, qui incarna longtemps un inspecteur de police à la radio puis à la télévision.
Dans les deux suivantes, nous retrouvons le policier Rick Jenson, qui fit son apparition dans Un baisodrome à Hollywood (in Destination morgue). Toujours amoureux de l’actrice Donna Donahue, il enquête dans Viol de nuit sur les méfaits d’un rôdeur de plus en plus audacieux. Il s’intéresse bientôt à une actrice de porno qui fréquente des flics pourris et vend ses petites culottes sur Internet, et les circonstances l’amèneront à résoudre une affaire criminelle restée célèbre dans les annales de Los Angeles. Le djihad de Jungleville nous donne un aperçu de la biographie de l’actrice Donna Donahue, un rapport psychiatrique sur l’inspecteur Jenson, alias Lloyd Hopkins ; Jenson y rencontre des assassins musulmans, des complots terroristes, et le leader de l’Armée symbionaise de libération.
On connaît la " patte " caractéristique d’Ellroy, ce mélange détonnant de langage cru et de sophistication littéraire. Il nous propose ici des concentrés de ce style inimitable, avec ces portraits au vitriol des flics, de la pègre et de la presse à scandale dans une Californie qu’il continue de radiographier avec une acuité rageuse, provocatrice, brillantissime.