Dernier tramway pour les Champs-Élysées
Par une soirée pluvieuse en cette fin d'été, Dave Robicheaux se sent d'humeur morose. Il est seul ; son épouse Bootsie est morte d'une maladie incurable. La maison où ils ont coulé des jours heureux a brûlé, à cause d'une installation électrique défectueuse. Même si Dave ne boit plus, il cherche à retrouver la chaleur et l'ambiance des bars qui le renvoient à la Louisiane de son enfance. C'est chez Goldie Bierbaum à La Nouvelle-Orléans qu'il va se réfugier. Alors qu'il est assis au comptoir devant un café, entre «Gunner» Ardoin, un dealer de came qui a joué dans quelques pornos tournés pour le compte du caïd Fat Sammy Figorelli. Selon Goldie, Gunner se serait vanté d'avoir sauvagement agressé le père Dolan, un prêtre catholique à la réputation sulfureuse. Or Jimmie Dolan est un ami de Robicheaux ; c'est ainsi qu'il parle à Dave du chanteur de blues Junior Crudup, qui avait été incarcéré à Angola et n'en était jamais ressorti.
En allant voir la petite-fille du bluesman, qui habite une ferme perdue au bout d'un chemin de terre dans le «couloir de la pétrochimie», Robicheaux trouve une nature ravagée par la pollution et une femme dépossédée de ses terres par une société de gestion des déchets toxiques. L'affaire se complique quand Dave se rend compte que le propriétaire de la société, un dénommé Merchie Flannigan, a épousé Theodosia LeJeune, une femme dont il fut amoureux. Dans ce roman crépusculaire marqué par l'absence, la douleur et la mort, James Lee Burke confronte son alter ego Dave Robicheaux à une descente aux enfers, plus qu'à un séjour idyllique aux Champs-Elysées des Anciens. Le grand styliste qu'est James Lee Burke n'a rien perdu de son lyrisme pour évoquer les maux qui rongent le Sud des Etats-Unis. Sa prose poétique se révèle toujours aussi envoûtante et explique sa présence régulière sur les listes de best-sellers outre-Atlantique.