Ecrits sur Rimbaud
Peu de rencontres ont suscité autant d’intérêt que celle de Rimbaud et Verlaine en septembre 1871. À son arrivée à Paris, le jeune poète ardennais apparaît à l’auteur des Poèmes saturniens comme un enfant « au visage parfaitement ovale d’ange en exil ». Ce sera le début d’une relation tumultueuse et féconde, qui prendra brusquement fin en juin 1873 à Bruxelles. L’intensité de cette liaison s’est transmise à la création des deux écrivains, qui dès 1872 partagent leurs élans de renouvellement poétique. Verlaine devient ainsi un témoin privilégié de son compagnon tant sur le plan humain que littéraire. C’est à travers ce rôle de témoin que Verlaine a « inauguré la gloire » de Rimbaud, comme il l’admettra lui-même, en publiant plusieurs de ses poèmes inédits et en les commentant. Ces pages, souvent émues, restituent le visage authentique du poète de Charleville.