Cocaïne
« Rheiner sait admirablement décrire l’avidité bestiale du drogué, ses obsessions, ses affects et les effets du produit – de la torture du manque aux violentes hallucinations auditives et visuelles propres à la fameuse “psychose cocaïnique”, en passant par le sentiment d’invulnérabilité, la frénésie physique et mentale, ainsi que la gamme des sensations associées comme l’accélération du rythme cardiaque, l’anesthésie des membres, l’insensibilisation de la bouche, etc.
Mais au-delà du tableau clinique, en raison de son parti pris narratif comme de sa signification tragique, Cocaïne occupe une place singulière dans l’histoire de la littérature cocaïnique de la première moitié du xxe siècle, époque où la “neige” était une substance crapuleuse consommée dans les milieux interlopes et les bas-fonds des capitales européennes. » (Cécile Guilbert) Publié en 1918 par Walter Rheiner (1895-1925), Cocaïne retrace l’errance à travers Berlin d’un homme en proie aux affres du manque de drogue.