L'énigme du grand hôtel

Il était sept heures du matin, ce mercredi d'octobre, et Jacques Durieu, commandant de police à la Crime, arpentait la margelle de la piscine souterraine du Grand Hôtel d'Angleterre, l'un des plus somptueux palaces parisiens, tout en songeant avec une certaine amertume qu'il n'aurait jamais imaginé qu'un tel luxe put exister. D'ailleurs, sans ce cadavre qu'on y avait découvert, celui d'une fille entièrement nue qui flottait sur le dos, avec un morceau de tissu blanc enfoncé dans la bouche, jamais de sa vie il n'aurait mis les pieds dans un endroit pareil. Il se tourna vers l'athlète brun et bouclé qui, à côté de lui, regardait le cadavre que les hommes de l'identité judiciaire étaient en train de sortir de l'eau. - J'espère que je ne t'ai pas dérangé pour rien, fit-il, mais, en la voyant, je me suis dit que c'était une enquête pour toi... Boris Corentin, l'as des as de la section des Affaires Recommandés de la Brigade Mondaine, se contenta de hocher la tête et prit dans ses mains le bout de tissu qu'un des inspecteurs venait de retirer de la bouche de la fille. Une petite culotte blanche.