La gazelle au piège
Julie Berger n'avait pas ouvert la parfumerie depuis plus de dix minutes, lorsqu'un coursier fit irruption, porteur d'un flacon de " Paris ", le parfum d'Yves Saint Laurent. Julie fut sidérée par le mot qui l'accompagnait: " Ma belle gazelle, vous le porterez ce soir, sans rien d'autre, à l'hôtel Saint-Pierre, chambre 11, à 21 heures. " Le mot ne portait pas la moindre signature, mais, d'instinct, rien qu'en consultant les battements de son cœur, Julie sut qu'il émanait de son voisin de table de la veille. Sur le coup, elle se sentit sincèrement choquée par la désinvolture arrogante du message. Qu'est-ce qu'il s'imaginait, ce type ? Que parce qu'il était beau comme un dieu, elle allait accourir au premier claquement de ses doigts ? Qu'elle allait se donner à lui, comme une vulgaire Marie-couche-toi-là ? C'était bien mal la connaître! Pourtant, le soir même, elle poussait la porte de l'hôtel Saint-Pierre...