Le chemin des écolières
En se concentrant sur sa progression, Aurore de Beaumesnil se dit qu'elles devaient former un tableau assez surréaliste, toutes les huit - les sept pensionnaires du collège Le Clos d'Astier, plus Madame la Directrice - à avancer comme elles le faisaient, en file indienne, en direction du fond du parc, toutes vêtues du même uniforme austère, à près d'onze heures du soir. Sauf qu'il n'y avait personne pour venir les espionner ici, dans ce coin boisé et vallonné du grand ouest de l'Ile-de-France. Heureusement, d'ailleurs, vu les activités auxquelles Aurore et les jeunes filles qui l'encadraient s'apprêtaient à se livrer. Ou, plus exactement, à se soumettre. Car, quelque part au bout de ce petit chemin, le chemin des écolières, c'était un groupe de loups affamés qui les attendait. Des loups avides de leur ration de chair fraîche...