Les enfants du silence. : Mémoires d'enfants cachés (1939-1945)

Un recueil de lettres d’aujourd’hui, des récits à la première personne d’enfants juifs qui ont échappé à la déportation. Cachés et pris en charge par des réseaux organisés, ou par de simples anonymes, 60 ans après, ils racontent.
Parmi les 72 000 enfants d’origine juive présents en France en 1939, il y eut 60 000 survivants des camps de la mort. Parmi eux, des milliers d’enfants ont été sauvés grâce à l’intervention de personnes courageuses, souvent restées anonymes, qui les ont accueillis et cachés. Séparés de leur famille, ces enfants ont traversé la guerre de foyer en foyer, sous la menace permanente d’une dénonciation et d’une arrestation. Ils ont aujourd’hui 65, 70 ou 75 ans. Beaucoup n’ont jamais parlé de leur histoire. Jean-Pierre Guéno qui les a sollicités sur l’antenne de Radio-France, a reçu des centaines de témoignages. Les Enfants du silence en regroupe une douzaine.
Malgré leur âge et les années passées, ces témoins retrouvent tous, pour exprimer leurs émotions, les yeux des enfants ou des adolescents qu’ils étaient entre 1940 et 1944. Ces textes, tous très émouvants, mettent à la portée des enfants d’aujourd’hui la réalité de la condition des juifs pendant la guerre. En arrière plan, le meilleur et le pire de la société française : ceux qui accueillent, qui cachent, au péril de leur vie, ceux qui profitent, qui spéculent, qui dénoncent.
Le sujet a été abordé par le roman (Un sac de billes, par exemple), mais ici le texte a la force des témoignages bruts. Les illustrations d’Olivier Latyk apportent en outre leur part de poésie, indispensables pour certains épisodes.
Pour éditer ces textes, Milan a voulu un ouvrage singulier, hors collection, au format poche et à un prix abordable. Une version « adulte » du projet est parue en octobre chez Librio, sous le titre Paroles d’étoiles, et s’est vite retrouvée en tête des ventes dans le classement de Livres Hebdo. Une version « beaux livres » est publiée aux Éditions des Arênes, un reportage a été diffusé par « Envoyé Spécial » sur France 2, et une exposition est organisée au mémorial de la Seconde Guerre mondiale de Caen.