Petite philosophie des arts martiaux
« L'amour de la sagesse » ne s'oppose pas à l'art du combat. Dès l'origine, que l'on peut situer en Inde puis en Chine il y a plus de cinq mille ans, l'histoire des arts martiaux se confond avec une recherche de paix et d'harmonie avec soi-même et le monde extérieur. Le philosophe moderne, qui n'est ni un martien, ni un pur esprit désincarné, a tout à gagner à redécouvrir ce que fut l'enseignement du corps et de l'esprit tel qu'il fut pratiqué en ces temps anciens. Alors, qu'est-ce qu'un « art martial » ? Comment et pourquoi le pratiquer ? Quel rapport immédiat avec l'éthique, la maîtrise de soi et de sa relation avec les autres ?Il n'est pas question d'embrumer le lecteur avec des abstractions inutiles, ni d'exposer trop techniquement les charmes du combat à mains nues ou avec armes. Mais sur les points essentiels, c'est-à-dire en partant de quelques résultats pratiques, on peut découvrir ce que l'homme (et la femme) très moderne a à gagner à pousser la porte d'un dojo, et, au quotidien, à augmenter sa puissance d'agir. La nature violente des techniques, dont certaines sont ni plus ni moins destinées à tuer (!), vise paradoxalement à produire un monde meilleur, harmonieux, si possible sans violence et sans haine...Le philosophe et le sportif qui sommeillent, tous les deux, en chacun de nous - si, si ! peuvent donc se réveiller, devenir des réalités, au grand étonnement de soi-même, accessoirement de l'entourage. À la portée de tous, les différents enseignements des arts martiaux que cet essai découvre s'adressent donc au citadin malgré lui, au sédentaire absolu comme au déjà-sportif, ainsi qu'aux nombreux amateurs de films asiatiques tels que Tigre et Dragon ou Le Secret des poignards volants : chacun pourra en retirer quelque chose, au quotidien, et, peut-être, à sa grande surprise.