Belleville Blues
"Pour les Bellevillois en culottes courtes, la "fête", c'était la masse de forains qui s'installaient sur le terre-plein du boulevard de la Villette. Et les mômes restaient fascinés par les auto-tamponneuses ou par des baraques qui exhibaient une rangée de filles tristes, à peine déshabillées sous des voiles Je n'ai pas oublié la voix grasseyante du présentateur qui annonçait le spectacle sous le titre incroyable de "Chair ardente !" Pas un gamin ne comprenait, mais on sentait instinctivement qu'il fallait assister à cette parade dont on ne voyait pas clairement l'utilité." Un gamin de sept ans, juif polonais, débarque à Belleville en 1930 accompagné de sa mère et de sa sœur. Avant de devoir partir, lorsque la guerre éclate, entre Belleville et lui, c'est une histoire d'amour "sans queue ni tête, pleine de bruits et de fureurs, racontée par un idiot". 70 ans après, Joseph Bialot s'amuse de mots et de souvenirs. Flânerie nostalgique relevée d'une pointe de gouaille faubourienne dans le Belleville des années 1930.