Cinq matins de trop
« Voilà une caractéristique bien particulière des gens de l’Ouest, songea Grant. Tu peux coucher avec leurs femmes, spolier leurs filles, vivre à leurs crochets, les escroquer, faire presque tout ce qui te frapperait d’ostracisme dans une société normale : ils n’y prêtent guère attention. Mais refuser de boire un coup avec eux et tu passes immédiatement dans le camp des ennemis mortels. Et merde, à quoi bon ? Il ne voulait même plus penser à l’Ouest, à ses habitants et à leurs manies. Laissons-les tranquilles. Une fois à Sydney, qui sait, il ne remettrait peut-être plus jamais les pieds ici. »
Jeune instituteur planté au fin fond de l’Outback, cœur de l’Australie, John Grant doit passer la nuit à Bundanyabba avant de prendre l’avion pour des vacances à Sydney. Il dépose ses valises à l’hôtel, va boire un verre et jouer dans l’un des nombreux pubs de cette petite ville surchauffée et poussiéreuse, où tout le monde s’ennuie…
Thriller atypique, à la fois initiatique et nihiliste, Cinq matins de trop nous transporte dans le cauchemar éveillé d’un homme ordinaire, autant acteur que spectateur, petit à petit enchaîné à l’alcool, au jeu, au sexe, à la violence, à l’autodestruction.