L'expérience du réel : L'accepter, l'infléchir, la réguler & l'évaluer
Si le travail de l'entrepreneur, du manager, du leader et, de façon générale, de chaque responsable public ou privé, pouvait se résumer à suivre des procédures, il suffirait de développer ces seules compétences à lire des modes d'emploi, pour résoudre pléthore de difficultés. Mais on sait que ce n'est pas le cas : les solutions, celles qui permettent d'atteindre les objectifs, on les ne trouve qu'à la marge des procédures, en tâtonnant. En effet, la construction subjective des hypothèses de l'esprit est systématiquement contredite par la révélation objective de l'expérience, lors de la réalisation qui demeure totalement imprévisible. Ce constat est imputable à un enfant aussi terrible, qu'ignoré des gestionnaires : le réel du travail. Non évaluable, échappant à toutes mesures, ce dernier impose ses incessantes et imprévisibles « vomissures » aux organisations. Si dompter le réel du travail est hors de sa portée, l'acteur déterminé peut toutefois s'en faire un précieux allié en adoptant une posture d'apprentissage, c'est-à-dire en considérant la souffrance générée par le réel du travail non plus comme une calamité, mais comme un signifiant positif indiquant ce qui doit être désappris vs réappris. L'expérience du réel du travail permet alors de développer talents et connaissances implicites et de procéder à des tâtonnements résolutoires.