Les saisons dangereuses
Frédéric, trente ans, connaît bien Marjolaine et ses parents puisqu’il est de longue date ami de la famille. Depuis toujours, Frédéric et Marjolaine sont complices : ensemble ils ont lu des histoires, joué à cache-cache, ri aux éclats… Mais Marjolaine a aujourd’hui douze ans, bientôt treize, et se sent devenir une femme. Elle veut donner aux gestes de Frédéric (une bise, un câlin, une main dans ses cheveux) et à l’attachement qu’il a pour elle un nom enivrant : amour.
Ce roman est entièrement construit à partir des lettres qu’échangent Marjolaine et Frédéric. Il donne à lire d’une part l’exaltation grandissante de la toute jeune adolescente, sa violence lorsque Frédéric tente de la ramener à la raison et, d’autre part, la résistance désespérée de l’homme qui cède peu à peu du terrain, jusqu’à ce que les mots finissent par franchir la frontière interdite. Ce sont les parents de Marjolaine qui, ayant intercepté l’une des lettres de Frédéric, mettront fin à cet amour impossible, sans pour autant chercher à faire honte à leur fille ni à stigmatiser Frédéric comme un monstre, si bien que leur discours ouvert et sensé, recevable pour l’héroïne du roman, le sera — sans doute — pour l’adolescent lecteur.