Infinitif présent
D'une prison à une autre, au long de journées interminables, ponctuées de brimades, de fouilles et de transferts arbitraires, des bouffées du passé remontent et tracent le fil du récit que donne Rouillan de ses années de liberté. Cette fois, ce sont des photos conservées dans un album ou punaisées dans sa cellule qui déclenchent son voyage dans le temps : manifestations contre les lois Debré de 1973, portraits de militants et militantes des Brigades rouges, actions aux côtés de membres de la Fraction armée rouge, planques et cavales ; ou, plus loin en arrière, le temps du Mouvement ibérique de libération et de sa jeunesse à Toulouse auprès des militants antifranquistes. Et surtout (pour la première fois), c'est la clandestinité et la lutte armée du temps d'Action directe qui refont surface, en particulier le quotidien avec Nathalie Menigon, Georges Cipriani, et Joëlle Aubron. C'est elle qui occupe l'essentiel de cette partie.
Quand Rouillan écrit Infinif présent, Joëlle Aubron vient de mourir d'un cancer au cerveau, deux ans après être sortie de prison en juin 2004.