Speedy Mata
"Tu vois, ma mère, il ne faut pas la toucher, il ne faut pas lui faire du mal. Je l'aime d'un amour à l'infini collé. Elle est belle, pas comme ces beautés dans les magazines, non... elle, elle est bien vivante avec de jolies rides et une peau qui froisse lorsqu'elle rit à la lune. Elle possède le port d'une reine et se saigne les veines pour que je réussisse dans la vie. Elle ne veut pas que je travaille en usine comme elle, que j'use ma chair à élever des nains de jardin avec un pavillon à crédit qui te poursuit même dans la tombe. Je t'avais prévenu et tu n'as pas voulu écouter. Tu n'as pas su entendre dans le noir. Les borborygmes de ma jeunesse. Dommage. J'ai seize ans et l'intention de faire bouger la donne. Les lucioles, cette fois-ci, c'est sur mon mur qu'elles vont s'épingler. C'est une promesse. le tiens toujours mes promesses." Une brutalité blessée, un humour noir décapant et des phrases ciselées à la lame de rasoir, telle est la marque de Franca Mai, dont la voix est proche du blues.