Un chien
Quand un fait divers tragique révèle la place excessive prise par l’animal dans notre société.
Présentation de l'éditeur
En novembre 2019, une femme enceinte est retrouvée morte dans une forêt de l’Aisne, déchiquetée par des morsures animales.
Deux pistes s’ouvrent aux enquêteurs : soit Élisa Pilarski a été tuée par le chien Curtis dont elle avait la garde au moment du drame, soit les morsures ont été causées par la meute d’une chasse à courre toute proche. La deuxième option bénéficie des faveurs de l’opinion, médias comme réseaux sociaux mettant périodiquement les chasseurs au pilori.
Toutefois, après de longs et coûteux prélèvements sur les animaux concernés, les experts saisis aboutissent à une conclusion catégorique : Curtis est le seul responsable des blessures mortelles. La décision judiciaire qui découlerait de cette instruction, à savoir l’euthanasie probable du chien, devient alors insupportable aux défenseurs des animaux – notamment à Brigitte Bardot qui publie une lettre ouverte au ministre de la Justice : « Il serait doublement criminel d'accuser et de condamner à mort un innocent. »
La pression populaire redouble, s’exerçant sur les policiers, les témoins, les experts, jusqu’à la famille de la victime et son avocate. La situation est inédite : selon une partie non négligeable du public, la victime n’est pas la jeune femme dévorée vive mais le chien, exposé selon lui à « la peine capitale ».
Cette enquête est un conte triste, dont le ton lucide et intelligent permettra aux lecteurs de comprendre combien l’affaire Curtis-Pilarski a été instrumentalisée à des fins militantes ; une affaire aussi inquiétante dans ses conséquences intellectuelles qu’elle ne fut tragique et sanglante, un après-midi d’automne, dans la forêt de Retz.