La main sur le coeur
Quand Yves Harté aperçoit le très célèbre tableau du Greco, El caballero de la mano en el pecho (Le Chevalier à la main sur la poitrine), lors d'une rétrospective à Tolède, une chose l'intrigue : la note qui accompagne le portrait diffère d'une autre qu'il a lue autrefois. La première assurait que le modèle était un notable sage et obscur, celle-ci affirme qu'il s'agit d'un aventurier du Siècle d'or, espion et courtisan de Philippe II. Laquelle est vraie ?
L'auteur décide de mener l'enquête en Espagne.
Plus il progresse au coeur du pays, plus lui revient en mémoire le souvenir d'un ami avec qui il avait déjà voyagé sur ces terres : Pierre Veilletet, écrivain et journaliste, qui l'aida à ses débuts.
Comme l'un des deux modèles évoqués pour le portrait, cet aîné extravagant, drôle et affabulateur cherchait une reconnaissance qui ne venait pas, jusqu'à ce qu'un jour il décède dans la solitude. Son absence pèse à l'auteur. Au fil des routes ensoleillées et poussiéreuses d'une Espagne qui change, la figure du caballero et de l'ami se superposent au point de se confondre.
Dans ce récit sensible à l'écriture éblouissante, Yves Harté livre une réflexion intime sur l'amitié masculine et les rêves des hommes, qui meurent parfois de ne pas les atteindre.