Insistance, N° 4 : Savoir inconscient et droits de l'homme
A quelles conséquences prêtent la reconnaissance ou la nonreconnaissance de « l'homme » qui est annoncée dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ? A ceux qui considèrent que la croyance en « l'homme » universel contribue au désordre du monde, s'opposent ceux qui se trouvent poussés à affirmer que c'est, au contraire, sa négation qui induit le malaise de notre culture. Au delà de sa dimension d'universalité, l'expression « l'homme » évoque aussi un indéterminé qui, en posant l'existence d'un au-delà du déterminé, demande au philosophe, à l'homme politique, à l'artiste, au psychanalyste de se prononcer sur le sens qu'acquiert aujourd'hui pour eux le mot « liberté ». La psychanalyse maintient vivace le droit de l'homme à devenir ce qu'il n'est pas encore, en accentuant, au-delà des différents articles de la déclaration universelle, l'existence d'un article unique et absolu : droit de l'homme devenu parlant à se reconnaître et se faire reconnaître comme parlant : tout à la fois endetté et libéré par la parole.