1001bb 170 - la Naissance au Risque de la Mort
Une confrontation entre les recherches historiques concernant la mort des mères et des nouveau-nés autrefois et les témoignages d'aujourd'hui sur la manière dont ces morts spécifiques sont vécues et accompagnées. Qu'est ce qui a changé ?
Depuis le XVIIIe siècle, les soignants ont engagé un long combat pour faire baisser la mortalité des mères et des nouveau-nés. Même si aujourd'hui, dans nos maternités occidentales, le risque mortel pour la mère est presque écarté, la peur de la mort reste encore présente dans l'esprit des protagonistes de la naissance. Depuis les années 1950, c'est cette peur qui a légitimé bien des avancées de la médicalisation hospitalière de la naissance, censée désormais éviter tout risque fatal. Les analyses et les témoignages de soignants, de psychologues, de sociologues et de parents nous rappellent ici combien ont été importantes les mutations récentes : dans les maternités, jusque dans les années 1990, la possibilité de la mort maternelle, néonatale ou périnatale a longtemps été occultée, entraînant chez les soignants, quand elle survenait, une apparente indifférence qui a longtemps prévalu. La mort des mères étant devenue rare, c'est surtout la mort des foetus et des nouveau-nés qui a longtemps posé problème. Depuis quelques années, les conduites d'évitement ont cessé, peu à peu remplacées par des paroles, des gestes de bienveillance qui ont permis une prise en charge par les personnels hospitaliers. Plus récemment, des associations de parents endeuillés, appuyées sur les réseaux sociaux, ont constitué un recours original de plus en visible, en encourageant le partage de récits de vie numériques.