Métronome 2

Cette fois-ci, ce ne sont pas les stations de métro qui nous guident, mais les grandes et petites voies qui ont fait la ville, avenues, boulevards et rues où nous allons vagabonder au fil de nos rencontres ; une maison, un monument, un événement, un fait divers. La vie, quoi.
François Villon dans une échauffourée rue Saint-Jacques avant d'être banni, la tête de Richelieu volée à la Sorbonne en 1793 pour n'y revenir qu'en 1866 après un périple ahurissant, les extravagances du jeune Voltaire rue Saint-Denis, la première automobile du monde pétaradant rue de la Roquette, la naissance de la mode rue de la Paix : laissez-vous entraîner par cette effervescence des quartiers. Ici on crée l'art de demain, là on fomente une révolution, là encore un savant lance l'usage de l'eau de Javel, ailleurs un jardinier invente malgré lui les champignons de Paris. Des mots surgissent, un peu partout, dont vous trouverez ici l'origine parisienne : « guillemets », « argot », « égout », « mégoter »... Sans compter la papale et pas très catholique « semaine des quatre jeudis » !
Vous croiserez peu de puissants seigneurs dans ces rues. Le Paris que nous sillonnons, c'est notre Paris intime, celui des bouquetières et des rémouleurs, des poètes et des chiffonniers, celui des artisans et des innovateurs, des marlous et des rapins. C'est le Paris des habitants de la cité gallo-romaine, puis de la ville franque, plus tard de la capitale orgueilleuse et bientôt de la mégapole tentaculaire. Le Paris du peuple, de tous ceux qui ont fait sa magie et son âme.