Corps à corps : Entretiens avec Augustin Trapenard

Dans la voix et l'écriture d'Edmund White, " le plus français des écrivains américains ", il y a la couleur du passé, le sourire d'une anecdote étonnante, le souffle de l'histoire." Aux Etats-Unis comme en France, Edmund White s'impose comme un théoricien de la littérature gay et un mémorialiste de la génération sida. Mais il faut l'écouter se remémorer les rencontres qu'il a faîtes au fil de sa vie, de Michel Foucault à Robert Mapplethorpe, de Truman Capote à Vladimir Nabokov, de Christopher Isherwood à Susan Sontag. Et la douleur de l'absence se mêle souvent au plaisir d'un souvenir qui surgit soudainement - car sa mémoire est presque infaillible. L'écrivain parcourt, dans sa vie comme dans ses oeuvres, une multiplicité d'espaces, une série de géographies culturelles qu'il observe avec précision et décrit avec humour. De Cincinatti où il naît en 1940, à New York où il vit aujourd'hui, en passant par Rome, Venis et Paris où il vécut près de quinze ans, l'histoire d'Edmund White se raconte en lieux, en paysages souvent urbains ou insulaires. Car il s'agit toujours, pour cet apôtre du nomadisme, de défamiliariser le réel, de rendre étrange et étranger. L'initiation est une thématique obsessionnelle chez Edmund White, qui semble avoir fait de sa vie un matériau privilégié pour sa littérature, un catalyseur de création. Mais très vite l'auto-fiction tourne aux mémoires, le souvenir se change en événement, l'histoire de sa vie tourne à celle de toute une génération, perdue puis retrouvée, l'espace d'une phrase. " Augustin Trapenard