Et ne reste que des cendres
« L'avez-vous identifié ? » Convoquée à l'Institut médico-légal de Paris, Ülkü reconnaît sans peine le corps étendu devant elle. Il s'agit du diplomate turc Arin Murat, assassiné la veille. L'homme politique. Son amant, son seul amour. Autour de cette passion inouïe, mise à mal par la lâcheté et les préjugés de l'homme, passion aussi nourricière que destructrice, surgit l'histoire de la Turquie depuis les années 70. Sont décrits les dictatures militaires, les bourreaux et leurs victimes, une jeunesse sacrifiée et engagée, réclamant le droit à la parole et à la liberté la plus élémentaire.
Sur ce panorama tissé d'amertume et de colère se détache, flamboyante, Ülkü, personnage obsédant qui traverse tête haute et le coeur endurci les tourmentes politiques et sociales, culturelles aussi, qui ont secoué son pays, le Moyen-Orient, l'Europe et le monde.
Ülkü, qui a connu dans sa chair la torture, l'exil, les deuils, la peur et les ténèbres, contemple le désastre avec aplomb d'abord, puis souffrance et bientôt de moins en moins d'espoir.