Mise en garde
Jeune écrivain engagé, Klaus Mann (1906-1949) a assisté à la montée en puissance du parti nazi puis à l'avènement d'Adolf Hitler. Dès le début, il multiplie textes et prises de paroles pour mettre en garde ses amis, ses lecteurs et toutes les bonnes volontés contre la barbarie et la guerre qui s'annoncent. Il assiste à la défaite de l'Allemagne « des poètes, des penseurs et des musiciens de génies », mais ne renonce pas à se battre, même quand il est contraint à l'exil puis déchu de sa nationalité. Car il ne s'agit pas d'une simple révolte de la jeunesse, de l'humiliation d'une guerre perdue ou du désespoir né de la crise économique. Il s'agit au contraire de dénoncer une barbarie nouvelle, une barbarie qui n'a besoin que de notre indifférence et de notre paresse pour prospérer. Une barbarie, surtout, qui menace le monde entier.
Alors que les livres et les articles prolifèrent aujourd'hui pour offrir analyses et réflexions nouvelles sur les attentats de janvier et de novembre 2015 à Paris, et sur leurs conséquences politiques, il nous semble plus urgent que jamais de relire Klaus Mann.