La Situation des classes laborieuses en Angleterre : Dans les grandes villes
« Voici ce que j'ai fait. J'ai lâché la compagnie des classes moyennes, leurs parties fines, leur porto et leur champagne, et j'ai consacré mes heures de loisirs presque exclusivement à la fréquentation de simples travailleurs. Je suis à la fois heureux et fier de l'avoir fait... »
Ce texte est la profession de foi de Friedrich Engels (1820-1895), jeune bourgeois, juste avant sa véritable rencontre avec Karl Marx. En 1842, Engels s'est installé en Angleterre, à Manchester et travaille dans une société industrielle où son père a des intérêts. C'est Engels qui, en juillet 1845, amène Marx en Angleterre. Il y rencontre Marie Burns, une ouvrière irlandaise, avec laquelle il vit jusqu'à sa mort... Le texte, publié en 1845, dans son actualité singulière, peint avec cent cinquante ans d'avance ce que Viviane Forrester appellera l'horreur économique. Lire La Situation des classes laborieuses en Angleterre, c'est non seulement retrouver une vision de la misère aussi intense que chez Dickens et Zola, mais c'est aussi réfléchir à ce qui fonde aujourd'hui toutes les révoltes altermondialistes. Un texte indispensable alors que s'effondre sous nos yeux l'économie spectaculaire marchande. Le dernier livre qui sera lu avant que les banques ne brûlent ? La présente édition reprend l'introduction et le chapitre I de La Situation des classes laborieuses en Angleterre (2 tomes ; Alfred Costes, 1933, traduit par Bracke et Berthaud).