Hors de moi
La rumeur du temps nous invite à retrouver nos origines familiales, ethniques, régionales afin de reprendre pied sur le sol des ancêtres. Il est aujourd’hui impossible d’échapper à la traque identitaire : le nom du père, le ventre de la mère, la terre des aïeux. On sacralise les patrimoines dans un climat de restauration idéologique : les républicains hurlent au déclin de la transmission, les psychogénéalogistes veulent nous guérir par le défilé des spectres et les philosophes ont plongé dans la mélancolie des parentés perdues.
Comment résister à cette passion généalogique ? Le monde des identités ne cesse pourtant de se recomposer selon des relations autrement inventives. Hors du moi que les arbres de légitimité nous imposent d’être, il existe d’autres voix, d’autres rythmes, intimes et sociaux, qui impulsent de la liberté au lieu des nouages. François Noudelmann exerce une critique sans concession des discours généalogiques contemporains et propose un autre rapport aux mémoires et aux filiations.