Mikado
Éternelle étudiante à la Sorbonne, la narratrice de Mikado est en quête d’histoire, une histoire à vivre, à raconter (à écrire ?). Ni les rues de Paris ni la littérature ou les chansons qui passent dans les bars ne suffisent à remplir l’espace mental de cette jeune femme. Elle s’enlise lentement dans une disponibilité abstraite lorsqu’une rencontre, forcément inattendue, vient briser la monotonie de son existence pour l’entraîner au coeur d’une spirale dont elle perdra tout contrôle. Car elle n’a pas vu le danger venir quand le beau et énigmatique Vincent lui a fait la cour sans rien demander en échange. Malgré les secrets qui entourent le jeune homme et son attitude brutale, la narratrice est littéralement envoûtée par lui et ne soupçonne pas dans quelle machination elle est tombée. Vincent a deux amis, Martial, mais surtout Bataille, sorte de frère jumeau au courant de tout ce qui le concerne, lui et la narratrice. Alors qu’elle était en quête d’un sujet, celle-ci se retrouve à être l’objet d’une autre histoire, initiée par d’autres, eux-mêmes en quête d’histoires. Le suspens est en place, celui qui inclut le lecteur dans la confidence, suscitant chez lui angoisse et empathie pour les personnages qui se débattent dans l’ignorance. Quand le réel ne produit pas de récit, les personnages de roman ont recours à l’artifice, à la fiction, pour en créer le simulacre.