Philippe IV, Roi de fer : Petit-fils de Saint Louis, 1285-1314
Un sphinx endormi dans les sables de l'Histoire, tel apparaît Philippe le Bel, dont le règne domine la fin du vrai Moyen Age qui, dès lors, laisse place aux temps modernes. Un règne qui cependant reste, par bien des côtés une énigme, de même que le caractère et la personne de ce roi animé par un véritable génie politique.
Fut-il réellement un roi de fer, ou jouit-il d'une réputation usurpée ? Sous les événements intensément dramatiques qui jalonnent sa vie (l'attentat contre le Pape Boniface VIII, le procès et la chute des Templiers, l'adultère des trois brus, la lutte contre l'Angleterre et la Flandre) émerge une volonté constante et tendue vers un but unique : la grandeur du royaume de France. Un style de gouvernement quasi révolutionnaire se dégage, une ingéniosité et une imagination hors du commun affleurent, mais aussi un machiavélisme contrastant avec la pureté de Saint-Louis. Se révélant un roi parmi les plus grands, il aurait, en somme, pu dire comme Louis XIV, auquel il ressemble par plus d'un point : «l'Etat, c'est moi», s'il n'avait été lui-même l'Etat dans toute l'acceptation du terme.