George Besson : Itinéraire d'un passeur d'art (1882-1971)
Jeune provincial arrivé dans la Capitale à l‘aube du XXe siècle, George Besson (1882-1971) s’est trouvé au cœur de l’effervescence idéologique de cette période. Son engagement politique, qui l’amène à côtoyer Marcel Sembat et Marcel Cachin, le plonge rapidement dans l’avant-garde artistique, il y rencontrera Félix Fénéon. Entre 1908 et 1910, il fait la connaissance des peintres Signac, Marquet, Bonnard et Matisse. Sa rencontre décisive en 1907 avec Francis Jourdain l’introduit auprès de Van Dongen, Vallotton, Marquet. Pour défendre ses conceptions artistiques et politiques, il fonde en 1912 avec Francis Jourdain « Les Cahiers d’aujourd’hui » dont les articles sont rédigés par Léon Werth, Octave Mirbeau, Elie Faure, Emile Verhaeren, Jules romain, Valéry Larbaud, Colette… et illustrés des dessins de Bonnard, Vuillard, Albert André, Matisse, Marquet, Renoir, Rodin, Signac.
En 1925, il exerce les fonctions de directeur artistique des Éditions Crès, puis en 1932 directeur de collection des Éditions Braun jusqu’en 1957. De 1947 à 1969, il est surtout le chroniqueur artistique des Lettres Françaises, dirigé par Aragon. Il y soutiendra les conceptions esthétiques du Parti communiste, et ne cessera de promouvoir la peinture figurative de tradition française et de combattre l’abstraction. Cet engagement personnel et les liens tissés avec ces jeunes artistes modifieront sensiblement le profil de la collection, avec François Desnoyers, Guy Bardone, René Genis, Jacques Petit, André Minaux, Paul Collomb, Jean Fusaro, André Lhote, Bernard Lorjou, Paul Rebeyrolle…
En 1963, George et Adèle Besson firent donation de leur collection par décision testamentaire à la Direction des Musées de France. L’acte stipulait que les œuvres devaient être déposées pour les deux tiers au musée de Besançon et pour un tiers au musée de Bagnols-sur-Cèze.
Le 20 juin 1971, George Besson décédait à Paris.En 1980, sa seconde épouse faisait don d’aquarelles et de dessins en faveur du musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis.La collection constituée par George Besson traduit avant tout les choix d’un amateur éclairé, lié à ses relations privilégiées avec les artistes et à la vision du monde d’un critique engagé, qui considérait que la révolution passait par l’art.