Monnaies objets d'échange : Afrique - Asie - Océanie
Aliments, dents, coquillages, plumes, ambre, pierres, métaux, objets manufacturés, textiles, outils, depuis la nuit des temps, les échanges se déclinent sous toutes ces formes. Les populations côtières troquaient avec celles de l'intérieur le produit de leur pêche contre les denrées indisponibles dans leur environnement.
À la recherche d'une route maritime vers les Indes, les explorateurs des Temps modernes visitèrent les côtes de l'Afrique avant de pénétrer au coeur du continent. Ils y découvrirent une multitude de pratiques mercantiles, avec ou sans monnaie, dont beaucoup perdurèrent jusqu'au XXe siècle.
Le pouvoir d'un homme se mesurait souvent à sa propension à redistribuer ses richesses.
Selon un usage universel, tractations, dons et contre-dons accompagnaient jadis les grandes étapes de l'existence. La main d'une femme ne s'obtenait qu'au prix de la compensation matrimoniale et l'échange de cadeaux représentait le signe tangible d'un engagement. En Asie, le prétendant offrait souvent des boucles d'oreilles ou des bracelets en métal précieux ; les accepter impliquait une réponse positive. Lors des funérailles, l'assistance pourvoyait le défunt en textiles et bijoux pour sa vie dans l'au-delà et afin qu'il y fût reconnu par ses ancêtres.
Contrairement aux Polynésiens, les Mélanésiens n'étaient pas en reste de systèmes monétaires.
Des échanges très ritualisés furent pérennisés jusqu'à nos jours, à l'instar du moka des Hautes Terres de Nouvelle-Guinée et de la kula dans le Massim, à l'est de l'île.
L'étude menée par Anne Vanderstraete sur les monnaies et objets d'échange sélectionnés dans les collections du musée Barbier-Mueller explique non seulement les pratiques liées à l'utilisation de ces pièces dans leur contexte d'origine mais explore aussi la richesse esthétique de ce fonds. De nombreuses oeuvres sont dévoilées pour la première fois au public.