La Suisse, l'or et les morts
C'est un énorme scandale politico-financier qui a ébranlé la paisible « neutralité » et le conformisme suisses, scandale dévastateur pour la réputation internationale de la Confédération. Éclatant à la fin de l'été 1996 grâce aux révélations de la presse allemande et à l'ouverture des archives communistes et américaines, il met en cause l'attitude des autorités suisses durant la Seconde Guerre mondiale et, surtout, les relations ambiguës qu'elles ont entretenues avec le régime nazi. La Suisse, en effet, a apporté à Hitler une aide financière importante et a également accepté de « blanchir » -et de profiter de -l'or volé par les nazis aux familles juives envoyées dans les camps de la mort. Sommées aujourd'hui par les organisations juives de restituer ce butin, les autorités helvétiques opposent à ces requêtes une piteuse défense. Jean Ziegler, un des meilleurs connaisseurs des rouages bancaires suisses, a mené l'enquête sur la complicité active des banquiers suisses avec le pouvoir nazi. Les documents sur ces hallucinantes compromissions sont accablants.