Ma mère
Une enfance banale dans l’Arkansas, une jeunesse turbulente pendant la Grande Dépression, un mariage, une naissance, des années de solitude, un cancer. En se penchant sur la vie de sa mère, qu’il a tendrement aimée, Richard Ford découvre que le grand secret, c’est qu’il n’y a pas de secret. Aussi la réponse à la question est-elle : rien. Il ne s’est rien passé – de notable, de mémorable, d’extraordinaire.
"Le pittoresque n’existe que dans l’esprit des insensés", écrit Richard Ford. Il s’agit pour lui de "capter quelque chose qui tient à l’essence de la vie", en la décapant à l’extrême de toute anecdote, de tout pathos. Ce qui reste, c’est alors ce que Richard Ford se refuse à nommer ("A-t-on jamais une relation avec sa mère ? Non, je ne crois pas."), le sentiment poignant d’une perte, et celui, mystérieux, d’une identité profonde entre la mère et le fils.