Cette aveuglante absence de lumière
Une interprétation littéraire de l'horreur et de l'oubli dans lequel furent tenus, pendant plus de quinze ans, les prisonniers du bagne de Tazmamar, incarcérés après l'attentat manqué et le massacre de Skhirat en juillet 1971.
Présentation de l'éditeur
«Longtemps j'ai cherché la pierre noire qui purifie l'âme de la mort. Quand je dis longtemps, je pense à un puits sans fond, à un tunnel creusé avec mes doigts, avec mes dents, dans l'espoir têtu d'apercevoir, ne serait-ce qu'une minute, une longue et éternelle minute, un rayon de lumière, une étincelle qui s'imprimerait au fond de mon oeil, que mes entrailles garderaient, protégée comme un secret. Elle serait là, habiterait ma poitrine et nourrirait l'infini de mes nuits, là, dans cette tombe, au fond de la terre humide, sentant l'homme vidé de son humanité à coups de pelle lui arrachant la peau, lui retirant le regard, la voix et la raison.» Tahar Ben Jelloun
Les prisonniers de Tazmamart sont oubliés du monde : après l'attentat manqué de Skhirate en 1971, le roi Hassan II a condamné ses assaillants à la réclusion la plus sophistiquée. Dans un cachot privé de toute lumière, où se tenir debout n'est pas possible, ils doivent lutter contre les scorpions, le froid et la folie. Loin du jour, du temps et des hommes, ils résistent dix-huit années durant.