Le Legs français: Algérie 1830-1962
Lorsque les Français, en 1830, débarquent sur cette terre appelée "la Régence d'Alger", celle-ci ne ressemble ne rien à un État. Dans la mouvance turque elle se divise en beyliks quasi autonomes et moyenâgeux. Monde rural, elle vit sans infrastructures urbaines, portuaires, routières et industrielles.
Au départ de la France en juillet 1962, elle possède un nom "Algérie", et des frontières reconnues qui ont décuplé sa superficie d'État unifié et administré (2,4 millions de km2. Contre moins de 200 000).
Des villes, des ports, des aérodromes ont été créés. Des voies de communication sillonnent le pays. L'industrie se développe. L'agriculture florissante exporte. Des écoles, des hôpitaux ont vu le jour, les épidémies sont enrayées. Le pétrole, le gaz assurent des finances saines. La population s'est multipliée au moins par trois.
Un demi-siècle après la rupture du lien entre la France et l'Algérie, alors que l'horizon s'assombrit entre deux civilisations, le legs de 1962 reste matière à controverse. Et pourtant ! Ferhat Abbas, le premier chef de l'État de la République algérienne, écrivait : "La colonisation était morte, ce quelle avait abandonné dans notre pays représentait un actif considérable. Comment allions-nous le préserver, l'enrichir et le conserver au profit de nos masses ?"