Mannequin d'artiste, mannequin fétiche
En bois ou en cire, les mannequins articulés ont été, dès le XVIe siècle, particulièrement appréciés des peintres européens. Ils leur permettaient en effet d'étudier à loisir les proportions anatomiques de leur sujet ou le rendu des drapés et des vêtements. Au XIXe siècle, toutefois, le mannequin sort progressivement de l'atelier pour devenir un sujet à part entière ; d'abord traité sur le mode de l'humour, il apparaît vite comme une figure psychologiquement troublante, réaliste mais artificielle, ressemblante mais inanimée. Mannequin d'artiste, mannequin fétiche retrace cette évolution et replace le mannequin parmi les nombreux substituts de la figure humaine - poupées, automates, figures de cire, mannequins de vitrine. A partir du milieu du XIXe siècle, ce compagnon muet en vient à occuper une place de plus en plus importante dans le paysage urbain comme dans la création artistique. Artistes, écrivains, photographes et cinéastes n'ont cesse de jouer avec son étrange pouvoir de suggestion et de séduction.