Condamner à mort : Les meurtres et la loi à l'écran
Si pour bien des intellectuels le monde contemporain va trop vite - la vitesse hystérique de ce dernier n´ayant de cesse de leur couper la parole - Catherine Mavrikakis, elle, choisit de se laisser porter par cette vitesse et d´habiter le temps mondialisé, quand bien même il menacerait le rayonnement de l´écrit. Son essai, Condamner à mort, s´applique à penser, à partir de ces vitrines du vivre-ensemble que sont Internet et la télévision, les solutions qu´offre la loi pour gérer l´assassin : suppression des personnes, camisole chimique, enfermement. Car dans ces solutions et dans leurs réceptions diverses à l´écran, se donnent à lire les implicites à partir desquels le social est tissé. De Timothy McVeigh, le terroriste américain qui a fait exploser un édifice fédéral, à Aileen Wuornos, la prostituée meurtrière de l´Interstate 75 qui, comme lui, a succombé à la peine capitale, en passant par Andrea Yates, cette mère cinq fois infanticide, aujourd´hui emprisonnée et contrôlée médicalement, et Armin Meiwes, désormais sous les verroux, qui a mangé un homme rencontré par le biais d´Internet, Catherine Mavrikakis analyse des cas spectaculaires et dramatiques qui ont nourri la chronique durant les dernières années. Elle s´attache à fourbir des armes contre la peine de mort et plonge ici « dans ce temps de la simultanéité où, comme toute bonne nageuse synchronisée, elle s´efforce de garder le sourire et surtout de ne pas respirer ».