L'écrivain et le livre ou la suite dans les idées
Elsa Triolet publie cet essai en 1948, au sortir de la période de l’Occupation qui avait montré l’impact considérable de la littérature dans le combat pour la libération, l’indépendance nationale, la démocratie. Il s’agit pour elle de continuer à faire vivre cet idéal des écrivains résistants dans les conditions de l’après-guerre.
Elsa Triolet pose donc la double question du rôle de la culture et de la responsabilité de l’écrivain. Pour remettre en perspective le débat entre classicisme et avant-garde, le problème de la compréhension par tous de l’oeuvre d’art, elle prend comme exemple le combat du poète Maïakovski, dont l’oeuvre d’avant-garde a pris toute sa dimension lorsqu’elle s’est liée au mouvement révolutionnaire russe.
Elle examine aussi les conditions d’existence du livre. Elle refuse une simple relation commerciale entre écrivains et lecteurs et plaide pour que les liens entre eux soient du type de ceux qui unissaient pendant l’Occupation les lecteurs d’ouvrages clandestins avec leurs auteurs pourtant anonymes.