Les drapeaux sur les tours
Si Makarenko demande aux pédagogues de s’intéresser aux avancées en matière de développement psychique et biologique des enfants, il suggère qu’elles ne conditionnent pas de manière absolue le travail de l’éducateur. Makarenko a foi dans le pouvoir de transformation des individus. Dans son appréciation, observation et expérience restent premières. Les drapeaux sur les tours contiennent de nombreux passages qui démontrent la finesse et la précision avec lesquelles Makarenko observait le comportement, les expressions, les attitudes, les mimiques des enfants. À ses yeux, l’éducation est un processus co-construit : il substitue à la relation duale maître-élève les interactions qui ont lieu au sein du groupe, "océan de personnalités sans limites et plein de fluctuations", et au-delà avec la société. À bien des égards, Anton Makarenko nous est contemporain. Sous certains aspects, sans doute est-il encore à l’avant-garde.