La démocratie surveillée par la morale: Observations philosophiques
En démocratie, "moraliser la vie politique" tel que je l'entends ces derniers temps me pose question. On veut "moraliser la vie politique" au nom de la démocratie pour réconcilier les citoyens avec la politique, car l'on a constaté le désintérêt de la population pour la politique dû aux scandales à répétitions causés par ceux qui exercent les mandats publics. La subordination de la politique à la morale ou la moralisation de la vie politique est désormais vue comme absolument indispensable pour le bon fonctionnement de la démocratie. La politique ne peut plus être pensée autrement que soumise à la surveillance de l'éthique. Nous voilà donc dans l'actualité de la démocratie surveillée par la morale. Morale ! Moraliser ! Le mot est de retour dans la vie politique, après en avoir été longtemps banni et ostracisé par le système laïc et athée du siècle passé depuis la révolution planétaire de mai 1968. Dans les discours publics et officiels récents, on entend à nouveau : "il faut moraliser la vie publique". La morale, hier enterrée, aujourd'hui déterrée. Dans cet ouvrage, l'auteur s'interroge : dans une démocratie, la morale et la politique sont-elles vraiment compatibles ? La politique peut-elle vraiment être " moralisée " sans que cela pose problème aux fondamentaux de la démocratie ? Des lois de moralisation de la vie politique constituent-elles le bon moyen pour redorer le blason de la politique terni par les scandales de personnes qui exercent les mandats publics ? La morale en politique dans une société dite "libre" : est-ce un idéal, une utopie ou une chimère ? La politique soumise à la morale est-elle viable pour le pluralisme qui définit par essence la démocratie ? N'y a-t-il pas lieu de prendre une distance critique vis-à-vis de la volonté émotive d'une démocratie surveillée par la morale ?