La Danse de Rachel
Elle est en danger, Rachel, fille de Mardochée. Sur le point de perdre la raison. A force d'espoirs, de déceptions, de chagrins. Ni le marabout, ni le cabaliste, ni la guérisseuse, ni les Anciennes n'y peuvent rien changer. Rachel est dépourvue du don de vie. Rachel est stérile. Alors on la poursuit de petites phrases meurtrières, d'humiliations, de mauvais regards. Ses proches, ceux dont elle croyait qu'ils la protégeraient, la somment de demander le divorce.
Or Rachel aime son époux Ezra. Et Ezra aime Rachel. Leur amour se nourrit de mots que l'on a jamais entendus à Aïn-el-kelma, ni dans tout le Constantinois, ni même peut-être dans toute l'Algérie. Leur amour ne ressemble à aucun autre. Alors Rachel, fille de Mardochée, commence à mûrir une idée, une idée qui germe comme un grand malheur. Et la rue l'observe. Aucun mouvement, aucun pas, aucun arrêt de la danse de Rachel ne lui échappe. Mais il faut croire que la femelle du corbeau a pondu ses œufs dans sa tête. Car ce qu'elle manigance dépasse l'imagination...
A travers ce récit foisonnant, qui se déroule dans la communauté juive d'Algérie, entre 1924 et 1939, puis en 1962, Monique Zerdoun porte témoignage d'un pan de l'histoire agitée de l'Algérie pluricultuelle et pluriculturelle d'avant l'Indépendance.