Les singuliers
Durant l'été 1888, Hugo Boch, jeune peintre d'origine belge, prend pension chez Marie Gloanec, à Pont-Aven. Ce village pittoresque du Finistère attire l'avant-garde qui, rejetant l'académisme, cherche à peindre d'après nature. Même des Américains viennent ici finir leurs études, comme ils iraient à Rome... Le chef de la meute est un certain Gauguin, autodidacte à la grande gueule qui croit en son génie, et mène une correspondance avec un type intéressant à ce qu'on dit, un Hollandais, Vincent Van Gogh, reclus dans le Sud. Hugo, lui, n'est plus sûr de vouloir continuer à peindre, après avoir raté l'entrée aux Beaux Arts. Ce qui l'intéresse vraiment, c'est la photographie, mais elle n'est pas encore considérée comme un art, au mieux comme une aide technique pour les peintres ou un passe-temps... Bientôt ses parents, des industriels de la faïencerie Villeroy et Boch, lui coupent les vivres. Durant les deux années qui suivent, Hugo fait rupture avec les siens, s'enferme dans une certaine solitude, à la recherche, peut-être, de sa singularité, notamment un rapport énigmatique avec la mort au travers de la photo...