Granville, Corsée, corsaire, chavirante
C'est un port de la Manche qui en a sous le coude, un bout du monde, un terminus des beaux étés, le roc où l'on décroche et qui plonge son mufl e dans le grand bleu. Qui vous retape un harassé en deux coups de cuillère à pot, où les visages pâles retrouvent des couleurs et les cabossés réapprennent le joli métier de vivre. On y cicatrise de tout un tas de choses. Le sel, sans doute. C'est un port d'attache attachant. Une ville rigolote, intrigante, carnavalière, sans doute la plus anglo-normande de toutes, cousine germaine de Jersey, soeur de lait de Guernesey, terrain de jeu subtil des lumières et des ombres, des feux du carnaval et des étincelles des postes à souder, des bateaux et des bulots, des jardins diorissimes d'élégance, des bichettes frétillantes de bouquets. Granville, notre histoire d'amures, principauté souveraine qui s'aime comme telle, humble reine d'elle-même où Chausey, paradis du large et de proximité, royaume des métamorphoses, festival de lumières insensées, constitue un faubourg distant d'une heure de bateau de la maison mère (mer ?), à hauteur d'enfance et d'horizon. Vous embarquez ? Bienvenue à bord.