La défaite des mères
Même un petit commerce du matin au soir, ça ne peut pas suffire pour faire correctement respirer à quatre filles la poussière de Bangui, et pour respirer soi-même un peu.
Au lendemain des indépendances, Niwalie naît à Kinshasa, avant de grandir en République centrafricaine. Son père, chasseur de léopards, devient le garde du corps de la Première dame du pays... et disparaîtra bientôt de la vie de son enfant. Niwalie grandira essentiellement auprès de sa mère, puis donnera elle-même naissance à quatre filles. C'est donc une histoire de femmes que nous raconte ce livre. Sauf qu'il ne s'arrête pas là. C'est l'Afrique centrale des années 1970, son personnage principal. Un pays en proie à un empereur mégalo et tyrannique qui échange de grandes claques dans le dos avec Végéheu, le roi de France. La violence, la pauvreté, la guerre, l'exil. La peur d'être une femme dans ce monde-là, la peur d'être la mère de quelqu'un dans ce monde-là, surtout quand ce quelqu'un n'est pas un homme. Sans jamais se départir de son humour et de sa poésie, Niwalie dresse le portrait au vitriol d'une société sur le point d'à nouveau basculer.