Gil
L'été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter. Son chant brille comme une énigme devant lui. Encouragé par ses professeurs au Conservatoire et guidé par son intuition, Gil quitte un instrument, le piano, pour un autre, la voix, qui se confond avec lui-même. On suit la formation du jeune ténor, on pénètre avec lui dans les coulisses du monde de l'opéra. Au plus près des corps et des visages. Apprentissage des rôles et découverte de soi.
Gil est le roman d'une voix. Le portrait d'un talent et d'une inquiétude. Une vie faite de patience et de doutes qu'incarnent d'étranges présences, dont on se demande si elles ne sont pas le fruit de l'imagination du personnage. Les noms d'oeuvres et de compositeurs sont inventés, comme pour mieux déjouer les conventions du genre (la biographie de diva) et créer un univers non exclusivement réservé aux initiés. Chacun peut y entendre sa musique. Ce chanteur à la voix si troublante, poursuivi par des ombres et des terreurs, ressemble à Orphée. Un Orphée moderne.
On retrouve dans ce roman toute la délicatesse des précédents récits de Célia Houdart. Son goût pour le mystère et les éblouissements. L'hypersensorialité. Une écriture accordée à son sujet, profondément musicale.