Le Mystère du tapis d'Ardabil
C'est l'occasion, en effet, d'étudier une forme de récit qui me séduit plus que n'importe quelle autre : le récit d'enquête, avec une dimension policière plus ou moins accentuée. J'ai choisi d'étudier Citizen Kane, Vertigo, Blow Up, Meurtre dans un jardin anglais notamment, et plus précisément la présence, dans ces enquêtes, d'une oeuvre d'art supposée contenir l'énigme et permettre de l'élucider. Et la manière dont j'ai procédé relève elle-même de l'enquête policière : il s'agissait pour moi de faire de la critique à la manière d'un détective, mais aussi, comme les détectives, ou enquêteurs qu'on trouve dans ces fi lms ou dans ces textes, en assumant l'échec relatif de mes investigations. Car ce dont je suis sûre, et que j'ai cherché à faire apparaître, à mettre en évidence, c'est que l'absence de solution est plus stimulante qu'une résolution parfaite. D'où le sous-titre « Enquête inachevée », qui renvoie à la fois aux oeuvres elles-mêmes, à la manière dont elles déçoivent notre besoin de conclusions, et à l'étude que j'en propose, ellemême irrésolue.