Les amours Chino: Roman en vers
Ce livre fait suite à Les Enfances Chino, roman publié chez POL en 2013.
A la fin du précédent volume, le « héros », Chino, est parvenu au sommet de la pente dite « enfance ». Dans Les Amours Chino, il a basculé sur l'autre versant puis dévalé, longuement, d'adolescence à sénescence, vers les passions (amoureuses, érotiques). Les grandes et les petites. Les « fleur bleue » comme les pornographiques, les durables et les furtives, les douloureuses et les joyeuses, les exotiques et les banales.
De l'évocation de ces épisodes, toujours datés, Christian Prigent a fait un roman, en dix-huit chapitres. On n'y suit pas l'ordre linéaire du temps. Les actions ne surgissent que sous la dictée d'émotions non assignées à une logique de récit. Plusieurs époques, plusieurs scènes, plusieurs objets d'amour s'y trouvent recomposées sans souci de reconstitution. C'est que tout remonte en vrac du feuilleté de la mémoire qu'on a gardée des corps, des paroles, des sites, des instants.
Et s'embrouille dans l'afflux de bien des agitations sensuelles.
Pour arrêter ce mouvement sur quelques images à peu près nettes et pour encadrer cet afflux, on a voulu une forme découpée en spots brefs, concentrée, régulière : explicitement artificielle.
Ce pourquoi ce roman est en vers. C'est un vers sévèrement compté - impair, pour éteindre la mélodie trop chantonnée. Ostensiblement rimé (même si parfois de façon acrobatique, voire clownesque). Et emporté par un train obstiné de quatrains (trois à chaque fois).