Dehors Jésus
« Jésus se réveille en pleine nuit putain. Il sait plus où il dort. Où est-ce qu'il crèche à cette heure-ci putain Jésus il sait plus. Il a tout paumé en se réveillant. ».
Oui, Charles Pennequin a écrit une « vie de Jésus ». C'est un peu la sienne et celle de tous les autres.
Jésus est dans la ville. Il va en Belgique pour voir son amoureuse. Il voit ses potes dans les galeries d'art. Mais Jésus préfère toujours aller dehors. Jésus dit : « Soyez passant. Passez de l'en-dehors à l'en-dedans. Et soyez perdurants. Éternisez-vous dans la passade. » C'est un peu comme des vacances. « Dehors c'est la vivance », dit Jésus. Pour lui, « nous sommes des machines qui se mettent à penser. Et les pensées passent dans nos paroles et par nos doigts. » Avec toutes ces vies humaines qui l'entourent : E.G.F.L.D.P.R (Eugène Gaston Florent Léopold Désiré Parfait Réussi) et Ludivinenfant, qui devient ensuite Lulu, la femme d'E.G.F.L.D.P.R, et qui veut s'enfuir de l'EHPAD où ses enfants l'ont placée, pour enfin rejoindre les lointains. Mais aussi Bobi ou Charles Péguy. Son pays, sa famille, ses amours. Jésus va passer tout ça par le fil de l'écrit. Son énergie pensée-parlée-tracée.
Jésus est avant tout, pour Charles Pennequin, un poète. C'est même tout un poème, depuis l'enfance du petit-Jésus dans les paysages nordistes jusqu'à aujourd'hui, où le poète trace dans le sable sa pensée inquiète sur le monde. Dehors Jésus est un livre avec des histoires, comme celle du jeune Bobi, l'adolescent en détention.
Jésus, c'est aussi la main de Charles Péguy, le devenir des poètes-poissons, et des solutions pour le « vivant extrêmophile ».